L'association Périphérie a été créée en 1983 par Jean-Patrick Lebel et Claudine Bories. Elle est issue de l'Unité audiovisuel de la Maison de la culture 93, elle même créée en 1974. L'association Périphérie a également donné naissance à une société de production dénommée Périphérie production puis Périfilms.
En 1966, le projet de Maison de la culture 93 voit le jour. Il prévoit un centre dramatique national et d'autres unités couvrant le champ de la musique et des arts plastiques, ainsi qu'une maison de l'image, unité de réalisation et d'animation de productions audiovisuelles. Cette "unité audio-visuel" voit le jour en 1974. Dirigée à l'origine par Yves Durandeau, cette structure possède trois missions : l'éducation par l'image, la diffusion et l'aide à la création.
En 1983, la structure de l'atelier audiovisuel de la MC 93 évolue pour devenir une association indépendante qui prend le nom de Périphérie afin de trouver des financements pour développer la création. Mais cette évolution découle avant tout de la volonté de la puissance publique de créer en Île-de-France deux centres régionaux de création cinématographique (CRCC). Une convention entre la région Île-de-France et le Ministère de la culture est signée fin 1983 et l'association Périphérie, regroupant les membres de l'atelier audiovisuel de la MC 93 ainsi que des membres issus de atelier audiovisuel du théâtre de la Commune à Aubervilliers (Claudine Bories), voit le jour. Cette association a pour mission affirmée la création audiovisuelle ; n'apparaissent plus les missions de diffusion et d'animation autour du cinéma. Elle est toujours hébergée dans les locaux de la MC 93 et bénéficie du financement de la région et de l'État. L'Unité audiovisuelle de la MC 93 disparaît et ses moyens matériels sont dévolus à la nouvelle association. De son côté, la MC 93 devient uniquement un centre de création théâtrale.
Pour mener à bien sa mission de création audiovisuelle et obtenir des financements supplémentaires, les membres de l'association créent en 1984 une société de production sous forme de SARL dénommée Périphérie Production.
A partir de 1985, la région Île-de-France puis le Ministère de la culture se retirent du projet de CRCC mais Périphérie Production poursuit ses activités grâce à la décision du Conseil général de la Seine-Saint-Denis de subventionner l'association Périphérie et de commander des films de communication sur l'action de la collectivité à Périphérie Production dont un magazine mensuel intitulé « l'Antenne est à nous » et diffusé sur FR3 (Espace 3). Philippe Troyon entre alors à Périphérie en tant que responsable technique, chargé notamment de la réalisation plateau du magazine.
En 1986, Périphérie s'installe dans de nouveaux locaux à Bobigny, développe son équipe et investit dans des équipements de tournage et montage vidéo. Le rythme mensuel du magazine « l'Antenne est à nous » laisse peu de temps aux autres projets de création mais les moyens financiers dégagés permettent d'accueillir des films en montage, d'en produire ou coproduire d'autres.
L'année 1994 marque la fin du magazine « l'Antenne est à nous », du fait de la suppression du créneau horaire sur FR3. Le partenariat entre Périphérie et le Conseil général évolue alors. A côté de son activité de création audiovisuelle, l'association développe une mission d'éducation à l'image et d'animation qui se manifeste par la mise en place de « Rencontres du cinéma documentaire » et le développement d'une activité d'aide à la production. Parallèlement, le Conseil général poursuit ses commandes de films institutionnels et de communication à Périphérie Production, tout en demandant à l'association de recentrer son action sur le département.
En 1996, l'évolution du paysage juridique (loi Sapin votée en 1993) impose une séparation organisationnelle entre l'association et la société de production Périphérie Production. En effet l'association Périphérie finance directement la société de production qui porte le même nom. Mais le versement d'une subvention du Conseil général à l'association devient incompatible avec la commande, par ce même Conseil général, de films à une société de production directement rattachée et financée par l'association. La SARL Périphérie production est donc dissoute et remplacée par une société de production indépendante (Périfilms) dont plusieurs personnes privées ainsi que des membres de Périphérie sont actionnaires. L'association Périphérie poursuit sa mission d'éducation à l'image et subventionne, par le biais de conventions, certaines des productions de la société Périfilms. Jean-Patrick Lebel a été le gérant des deux sociétés de production.
En 2002, la société de production Périfilms est placée en liquidation judiciaire. La fin de la société de production aboutit à la réorganisation du fonctionnement de l'association Périphérie qui se recentre sur quatre missions : l'aide à la création, l'éducation aux images, la diffusion et enfin la valorisation du patrimoine cinématographique. Ces quatre missions sont menées au travers de plusieurs dispositifs et manifestations organisées principalement sur le territoire de la Seine-Saint-Denis et plus largement sur la région Île-de-France. Nous citerons notamment le dispositif « Cinéastes en résidences », les ateliers organisés dans le cadre des parcours « La culture et l'art au collège », les "Observatoires documentaires" mais aussi l'organisation de rencontres publiques avec des professionnels du cinéma ou encore de tables rondes en partenariat avec les Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.