Marie-Louise L'HUILLIER (née Marie-Louise BOUVIER) est née le 12 septembre 1904 à Paris (XIVe arr.), morte le 3 août 1997 à Plouhinec (Finistère) ; militante syndicale, à la Confédération générale du travail (CGT), et politique, au Parti communiste français (PCF), à Ivry (Seine, Val-de-Marne) puis à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine). Employée de 1926 à 1929 à la mairie d'Ivry, commune où elle vivait, elle s'engagea dans l'action syndicale en décembre 1924 et au Parti communiste français (PCF) en 1925. Elle était signalée dans un rapport à l'Internationale communiste, en 1928, comme une des dix femmes militantes communistes de la région parisienne. Elle s'installa à Gennevilliers en 1930 et occupa un emploi de bobineuse dans l'entreprise Alsthom de Clichy (Seine, Hauts-de-Seine). Elle suivit en 1935 l'école du parti que dirigeait Waldeck L'Huillier, responsable du rayon communiste, adjoint au maire dans la nouvelle municipalité communiste de Gennevilliers depuis 1934. Mariée avec Waldeck L'Huillier en avril 1937, ils eurent en 1939 une fille, prénommée Marie-Claude, en hommage à la femme du dirigeant communiste et écrivain Paul Vaillant-Couturier, qui portait ce même prénom. Comptable à la blanchisserie Ritz à Gennevilliers, Louise L'Huillier perdit son emploi lors de la fermeture de cette entreprise en 1939. Elle travailla ensuite à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) puis fut contrainte d'entrer dans la clandestinité en janvier 1941. Elle quitta la ville avec ses deux enfants pour se réfugier dans la famille de son époux à Carrières-sur-Seine, puis à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise, Val-d'Oise). Sous le nom de "Lucienne", elle devint agent de liaison de la direction du PCF et de l'état-major des Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Elle assura les contacts avec Jean Laffitte, Venise Gosnat, Charles Tillon, Paulette et Hector Descomps, Jean Jérôme. Elle bénéficia de l'aide très active de Georges Auzolle, ancien architecte municipal, Maxime Legros, Marie-Antoinette Lorme, Edmée Dumas, épouse d'un militant déporté. Elle conserva à Gennevilliers des contacts avec le docteur Quercy, puis avec André Bourgoin, le responsable du parti communiste, et L. Pernollet, le responsable du Front National en 1944. Avec son mari, sous des pseudonymes parmi lesquels "Rousseau", "Estier", "Lefranc", elle vécut dans des "planques" à Soisy-sous-Montmorency, Enghien-les-Bains, Cergy, Paris, Chevreuse, jusqu'à la Libération. Elle revint à Paris le 16 août 1944 avec Waldeck L'Huillier, avec qui elle s'installa à Gennevilliers le 20 août.
Louise L'Huillier continua après la guerre des activités dans le droit fil de son engagement syndical, politique et résistant. Elle garda des liens très étroits avec Jean Jérôme et Gaston Plissonnier. Elle exerça des responsabilités dans l'Union des Femmes Françaises (UFF), les Amies de la Paix, le Secours populaire, au niveau local, régional et national, tout en conservant un travail salarié, notamment dans l'imprimerie. Elle organisa une exposition sur la Chine avec les Amitiés Franco-Chinoises. Elle dirigea des colonies de vacances pour adolescents entre 1947 et 1953 (Mesquer, Thonon-les-Bains, Dives-sur-Mer), puis, plus tard, créa et prit la direction du centre de vacances pour les personnes âgées à Ménilles (Eure) pendant plusieurs années.
(Source : Le Maitron en ligne : https://maitron.fr/spip.php?article24215).
Waldeck, Gabriel L'HUILLIER est né le 27 mai 1905 à Chauvigny (Vienne), mort le 4 février 1986 à Paris (VIIe arr.). Il fut dessinateur puis ingénieur ; maire communiste de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine), conseiller général, député et sénateur de la Seine. Après le décès de ses parents en 1907 et 1910, Waldeck fut élevé par sa grand-mère maternelle qui l'inscrivit à l'école des Frères de la doctrine chrétienne, à Châtellerault (Vienne). Il se sentit plus à l'aise à l'école primaire supérieure qu'il fréquenta pendant trois ans. Une de ses tantes, Gabrielle, le fit venir à Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis) où il découvrit une véritable famille. Celui qu'il allait considérer comme son père, François Prince, tôlier formeur, était un militant communiste. C'est sous son influence qu'à la fin 1921, Waldeck L'Huillier adhéra aux Jeunesses communistes avec pour parrains Jacques Doriot et Henri Barbé. Dès 1923, il était secrétaire des Jeunesses communistes locales.
D'abord apprenti dessinateur, il devint dessinateur projeteur et milita à l'USTICA (Union des Syndicats de Techniciens et d'Employés de l'Industrie). Les cours par correspondance de l'École des travaux publics puis la scolarité du conservatoire des Arts et Métiers lui permirent de s'inscrire en 1927 à l'Association des ingénieurs en chauffage. Mobilisé à Mayence (Allemagne), Waldeck L'Huillier fut l'un des responsables de l'organisation des Jeunesses communistes dans les troupes d'occupation. La police l'arrêta en mars 1927. Son procès, le troisième grand procès de l'armée du Rhin après ceux de Mayence (1924) et de Trèves (1926), aboutit à sa condamnation à deux ans de prison et à celle de ses deux coinculpés à dix-huit mois et un an. Aucune remise de peine ne lui fut accordée et ce n'est qu'en mars 1929 que s'ouvrirent les portes de la prison de Clairvaux. Une semaine plus tard, il dut rejoindre l'armée pour faire huit mois de service militaire. De retour à la vie civile, Waldeck L'Huillier reprit ses activités militantes mais en déclinant les offres qui l'auraient éloigné de son travail, de sa famille et de celle qu'il allait épouser en septembre 1930, la couturière Violette Weiller. C'est à Gennevilliers que le jeune couple s'installa. Waldeck L'Huillier prit aussitôt contact avec le seul conseiller municipal communiste, Julien Mocquard, et devint dès 1931 secrétaire du sous-rayon de Gennevilliers. La mort prématurée de sa femme en décembre 1933 l'affecta. Il s'engagea intensément dans la vie politique et fut plus à l'aise dans le parti des années de Front populaire qu'il ne l'avait été entre sa libération et 1934. Les élections municipales partielles du 14 octobre 1934 furent marquées par la victoire de la liste communiste conduite par Jean Grandel. Il entra donc au conseil, fut réélu le 5 mai 1935 et devint deuxième adjoint. Il était le technicien de l'équipe municipale aux côtés du politique Grandel et du vétéran Julien Mocquard affaibli par la maladie. Pour les élections législatives d'avril 1936, les communistes de la 5e circonscription (Asnières, Bois-Colombes, Villeneuve-la-Garenne, Gennevilliers) le choisirent comme candidat mais le Comité central lui préféra Émile Dutilleul, trésorier du parti.
Remarié depuis 1937 avec Marie-Louise, une ancienne militante d'Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne), ouvrière à l'Alsthom de Clichy (Seine, Hauts-de-Seine), il eut avec elle une fille en 1939. Après le Pacte germano-soviétique, il eut « le sentiment que cet acte provoquait, dans nos rangs, la stupeur, l'amertume et l'incompréhension ». Il fut déchu de son mandat municipal le 9 février 1940. Waldeck L'Huillier joua un rôle considérable dans l'appareil clandestin du parti communiste. Fin octobre 1940, Arthur Dallidet l'informa qu'il était chargé de seconder Émile Dutilleul à la trésorerie du Parti. Lorsque Dutilleul fut arrêté en octobre 1941, il devint trésorier et administrateur du Parti. Il fut également chargé, fin 1941, des mêmes fonctions auprès des FTPF.
À la Libération, Waldeck L'Huillier fut chargé de reprendre Gennevilliers dont le maire, Jean Grandel, avait été fusillé. Il fut maire provisoire avant d'être élu en mai 1945 et constamment réélu jusqu'à sa retraite volontaire en 1973. S'il n'accéda pas aux fonctions dirigeantes que semblaient annoncer ses responsabilités sous l'Occupation, il bénéficia d'une importante notoriété comme élu d'une grande ville de banlieue et comme secrétaire général de l'Association des maires de la Seine. Le parti communiste en fit un de ses spécialistes des problèmes municipaux. C'est lui qui proposa la création d'une Fédération nationale des élus républicains municipaux et cantonaux qui vit le jour en 1963 et dont il fut le secrétaire général. Conseiller général d'Asnières (Seine, Hauts-de-Seine) de 1945 à 1948, Waldeck L'Huillier fut également député (1946-1951, 1962-1978) et sénateur (1952-1962).
(Source : Le Maitron en ligne : https://maitron.fr/spip.php?article87887).