Claire HADJU, dite « Clairette », est née Sèvres (Seine-et-Oise, aujourd'hui Hauts-de-Seine) en 1927. Contrainte de travailler pour subsister, sa mère Enta Klugeaite, devenue Jeanne Dallidet en 1933 - la met en nourrice dans une famille d'un village de Haute-Marne au printemps 1931. Elle la...
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Claire HADJU, dite « Clairette », est née Sèvres (Seine-et-Oise, aujourd'hui Hauts-de-Seine) en 1927. Contrainte de travailler pour subsister, sa mère Enta Klugeaite, devenue Jeanne Dallidet en 1933 - la met en nourrice dans une famille d'un village de Haute-Marne au printemps 1931. Elle la reprend auprès d'elle en Région parisienne en 1936. Mais Claire Hadju doit retourner en Haute-Marne en 1939, lorsque les activités de sa mère comme militante communiste deviennent passibles de répression aggravée. Jeanne Dallidet sera d'ailleurs arrêtée à plusieurs reprises, internée politique à Paris, Rennes, Châlons-sur-Marne et finalement déportée à Ravensbrück.
En 1945, Claire Hadju revient à Paris chez un couple de militants communistes du 15e arrondissement qui les avaient parrainées, elle et sa mère, en 1943-1944. Elle adhère aux Jeunesses communistes puis au Parti communiste français (PCF), où elle exerce des responsabilités dans la fédération Seine-Ouest qui se poursuivront jusqu'en 1973 dans ce qui devient fédération des Hauts-de-Seine. Embauchée comme sténodactylo à la Régie Renault en 1945, militante et élue syndicale, elle est licenciée en 1952 dans le contexte répressif qui suit la manifestation organisée par le PCF contre la venue à Paris du général américain Ridgway. Fichée, elle est contrainte de trouver du travail dans les blanchisseries industrielles de Boulogne-Billancourt. En 1958, pour suivre l'école centrale du PCF, elle s'absente de son travail pendant un mois. Mais le certificat médical destiné à lui servir de justificatif arrive trop tardivement à l'entreprise qui la licencie pour absence non-motivée.
En septembre 1958, elle est embauchée au Matériel Téléphonique (LMT), filiale de la multinationale américaine International Telephone and Telegraph (ITT) puis, en 1976, de Thomson-CSF. Elle y est dirigée vers le service des Installations pour une formation de soudeuse-câbleuse et y effectuera sa carrière jusqu'à son départ en pré-retraire en 1983. Elle continue alors à militer dans le cadre syndical, à participer à la vie politique à Boulogne-Billancourt où elle réside, et à s'investir auprès d'une association de défense des mal-logés.
Sources : Notice biographique de Jeanne Dallidet dans le "Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier mouvement social", souvenirs (1991) et témoignage (2012) écrits de Claire Hadju.