Dès son premier article paru dans l’Humanité le 30 avril 1994 le terme de génocide s’impose à lui après la découverte du puits de Kiziguro dans lequel se trouve plus de 700 cadavres. Il écrit : " Ce charnier existe, je l’ai vu, et puis après ? Les premiers cadavres se trouvent à cinquante mètres au-dessous de moi. Je les regarde, mais ne peux les photographier. Un flash est inutile à cette distance. Il faudrait au moins un projecteur et un téléobjectif. […] Autant dire que la photo-preuve est matériellement impossible aujourd’hui […] pour produire « la » démonstration irréfutable devant la postérité. Alors, cette atrocité sera-t-elle gommée de la mémoire ? Après tout, il y a bien en Europe des gens qui nient les chambres à gaz et les crimes nazis contre l’Humanité ! Si on peut nier un génocide, pourquoi n’en réfuterait-on pas un autre ? Y aura-t-il un jour des « révisionnistes » rwandais et un Faurisson africain ? […] "

Lors ses séjours au Rwanda, Jean Chatain a réalisé plusieurs centaines de photographies dont il a fait don des négatifs aux Archives départementales en 2010.

Inventaire consultable en salle de lecture des Archives départementales.

Bibliographie :

• CHATAIN (Jean), Les Affaires de M. Le Pen, Messidor, Paris , 1987, 175 p.
• CHATAIN (Jean), Pitchipoï via Drancy ; le camp 1941-1944, Messidor, Paris, 1991, 301 p.
• CHATAIN (Jean), Paysage après le génocide une justice est-elle possible au Rwanda ?, Le Temps des cerises, Pantin, 2007, 248 p.
• CHATAIN (Jean), Kamerun, l'indépendance piégée, de la lutte de libération à la lutte contre le néocolonialisme, L'Harmattan, Paris, 2011.
• CHATAIN (Jean), MOREL (Jacques), Nuit et Brouillard sur le Rwanda : articles de Jean Chatain pour le journal l'Humanité durant le génocide des Tutsi en 1994, Izuba éditions, Paris, 2020, 383 p.