Les archives papier comptent trois grands ensembles. Elles regroupent tout d'abord celui des documents produits dans le cadre de ses activités de cinéaste, qui représentent en volumétrie la partie la plus importante du fonds, et que Jean-Patrick Lebel avait lui-même regroupés par film. On trouve notamment des documents relatifs à ses activités de réalisation (synopsis, scénarios, notes de tournage) et de production (recherche de financements, distribution et promotion des films). Quelques dossiers concernent les films que Jean-Patrick Lebel a faits pour la télévision, et d'autres pour Dynadia et Unicité, mais dans leur grande majorité, il s'agit de ceux réalisés lorsqu'il dirigeait Périphérie, et dont la production s'est faite avec l'aide de la structure. Dans tous les cas, les typologies documentaires se rejoignent. Relevant d'un travail collaboratif dans lequel Jean-Patrick Lebel était associé à d'autres cinéastes, la documentation des films de Dynadia et Unicité est lacunaire, et leur inscription dans le champ du militantisme politique fait leur spécificité. Parmi les films réalisés avec Périphérie, deux l'ont été en collaboration avec Philippe Troyon, actuellement vice-président de Périphérie et chargé de l'éducation à l'image: «Voyage à Venise» et «Florence, le balcon de la vie».
Une partie des dossiers documente les films réalisés par Christiane Lack. Ils ont été déposés avec le reste du fonds, auquel ils sont intrinsèquement liés, Jean-Patrick Lebel les ayant produits.
Dans cet ensemble, on retrouve aussi un certain nombre de photographies (planches contacts, négatifs, diapositives, tirages couleurs et noir et blanc), réalisées soit par des photographes professionnels, soit de façon informelle, notamment lorsqu'il s'agit de repérages préalables aux réalisations.
Les dossiers concernant les projets du cinéaste, qui n'ont pas abouti, représentent une partie conséquente du fonds. Leur nature varie fortement, allant de simples ébauches à des projets portés durant plusieurs années avant que la recherche de financement échoue.
Outre l'ensemble relatif à la création de films, le fonds de Jean-Patrick Lebel contient des documents qui relèvent de ses activités intellectuelles et militantes. Il s'agit tout d'abord de nombreux carnets de notes qu'il a tenus tout au long de sa vie, aux thématiques variées. Le fonds contient aussi les documents écrits ou reçus dans le cadre de sa réflexion théorique sur le cinéma, qu'il s'agisse de ses articles, d'ouvrages, de conférences auxquelles il a participé, ou des revues dans lesquelles il écrivait. Les archives renseignent également sur son engagement au Parti communiste français, notamment à la cellule cinéma, avec des cahiers donnant des comptes rendus réguliers des réunions du bureau dont il était membre, de nombreux numéros du journal de la cellule (le bulletin des cinéastes communistes), ainsi que des pétitions et des appels. De façon parallèle, une partie regroupe des documents relatifs à la politique culturelle et cinématographique menée en France. Il s'agit là essentiellement de documents dactylographiés, d'imprimés et de revues de presse. Enfin, des documents retracent la participation active de Jean-Patrick Lebel à plusieurs syndicats et groupements professionnels du cinéma, avec la tenue de cahiers de gestion, ou des publications liées à ces structures.
Un dernier ensemble rend compte des activités du cinéaste au sein de l'association Périphérie dans le cadre de ses missions: l'éducation à l'image, l'aide à la diffusion et à la création. Des documents relatifs à la gestion et à la liquidation judiciaire de la société de production Périfilms s'y trouvent également.
Dans leur grande majorité, les films réalisés par Jean-Patrick Lebel ont été déposés au nom de Périphérie. Ils sont conservés et décrits dans l'instrument de recherche du fonds Périphérie. Néanmoins certains éléments audiovisuels étaient conservés par Jean-Patrick Lebel à son domicile. Il s'agit de cassettes d'épreuves de tournage concernant ses films et projets les plus récents.
L'engagement de Jean-Patrick Lebel dans un cinéma associatif ancré en Seine-Saint-Denis donne à l'ensemble un grand intérêt patrimonial permettant de renseigner un pan de la mémoire du département. Sa valeur tient aussi en ce qu'il montre le foisonnement de l'œuvre du cinéaste. La multitude de projets qu'il a portés qui s'entrelacent souvent, évoluent de façon non linéaire avant d'éclore sous telle ou telle forme met en perspective la richesse de sa démarche artistique et intellectuelle. Démarche également engagée politiquement, qui témoigne de la complexité d'un parcours de vie. Pour Jean-Patrick Lebel, le travail au sein de la MC93 était en continuité avec son action militante. Œuvrer pour et dans la Seine-Saint-Denis en développant le documentaire, forme cinématographique alors peu répandue, était aussi une façon de s'inscrire en alternative à l'industrie cinématographique. Le fonds donne d'ailleurs, cette fois à l'échelle nationale, un aperçu de l'évolution des politiques culturelles menées en France à partir des années 1960, et du rapport qu'ont eu la gauche et le parti communiste avec celles-ci.