Aymé-Guerrin (nom de plume d'Aimé Guerrin) est un écrivain et journaliste résistant français, né le 20 avril 1890 à Ussel (Corrèze) et mort le 2 décembre 1979 à Nice (Alpes-Maritimes). Il fut longtemps attiré par la vocation religieuse, mais c'est le journalisme qui, très tôt, l'emporta chez lui et fut, avec l'écriture d'ouvrages économiques ou d'inspiration religieuse, son activité principale. Durant la Première Guerre mondiale, réformé pour raison de santé et servant comme infirmier-brancardier volontaire dans Arras en 1914, il créa, début 1916, le journal "Le Lion d'Arras" dont il fut, jusqu'à la fin 1919, le directeur et l'un des seuls rédacteurs.
Entre 1920 et 1924, Aimé Guerrin entreprit de longs voyages-reportages, d'abord en Europe puis en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Rentré en France, il épousa en 1925 Marie-Louise Kuhn, avec laquelle il eut neuf enfants. Établi à Paris, il mena alors de front, jusqu'à la déclaration de guerre de 1939, des travaux d'écriture et des activités éditoriales. De 1924 à 1932, il codirigea l'Union du Commerce et de l'Industrie pour la défense sociale, une association patronale.
À l'automne 1939, il entra à la direction des services centraux de la Banque nationale pour le commerce et l'industrie (BNCI) alors repliés à Pau, avant de regagner Paris. Ce poste lui servit de couverture lorsque, hostile à la collaboration, il entreprit de combattre l'occupant et Vichy : d'abord par la diffusion de lettres ouvertes à Pétain, de papillons ou de simples feuillets anonymes, puis à partir de novembre 1941, par un bulletin clandestin, les « Papiers de Vercingétorix ». Aimé Guerrin avait en effet créé, sous le nom de « Vercingétorix » un groupe de résistance qui, à partir de 1942, mena des actions diverses : rédaction et diffusion du bulletin (dont il s'occupait principalement), confection de faux papiers, hébergement et prise en charge de réfractaires et d'aviateurs alliés, passages en Espagne, renseignement.
Une suite d'arrestations conduisit Aimé Guerrin à mettre son activité en sommeil et à quitter son domicile parisien qui fut perquisitionné par la Gestapo à la fin novembre 1943. En avril 1944, le petit bulletin de Vercingétorix devint l'organe officiel clandestin éponyme du réseau « Ceux de la Libération » (CDLL), imprimé d'abord au Raincy puis à Paris. Le 25 juin, il était rebaptisé « La France libre ». Enfin, le 22 août 1944, il parut au grand jour sous le titre « France Libre ». Aimé Guerrin en était le rédacteur en chef et l'éditorialiste le plus régulier.
Il quitta ses fonctions et le journal en mai 1945, à la suite du conflit qui opposa une grande partie des membres de CDLV (né de la fusion des réseaux CDLL et Vengeance en février 1944) et plusieurs dirigeants qui entendaient transformer le mouvement en parti politique. France Libre, l'un des plus gros tirages de la presse de la Libération, périclita alors progressivement, avant d'être absorbé par « L'Aurore » en 1948. De 1945 à 1948, Aimé Guerrin mena des activités de conférencier, d'éditeur ou de collaborateur à de petites publications économiques ou religieuses. En 1948, il se retira avec sa famille à Nice où il décéda en 1979.
Source : Fondation de la Résistance, Musée de la Résistance 1940-1945 en ligne, http://museedelaresistanceenligne.org/media7577-AimA (Consulté le 27 décembre 2017).