La Fédération nationale de l'équipement CGT est créée en janvier 1973 à la suite de la dissolution de la Fédération nationale des personnels techniques et administratifs CGT (FNPTA). Elle succède à quatre fédérations CGT créées entre 1930 et 1973 (1) :
Fédération des travaux publics (1930-1940).
Fédération des travaux publics et des transports (1944-1950).
Fédération des ponts et chaussées (1951-1961).
Fédération nationale des personnels techniques et administratifs (FNPTA-1961 à 1973).
René Simon est son premier secrétaire général jusqu'en 1975. Six syndicats nationaux vont s'affilier à cette nouvelle fédération :
- le Syndicat national des personnels techniques et de travaux (PTT), puis de l'équipement (SNPTTE),
- le Syndicat général des personnels techniques, administratifs et de services (SGPTAS créé en 1967, puis SNPTAS),
- le Syndicat national des parcs de matériels et d'entretien des routes et autoroutes, des bases aériennes, des ateliers maritimes et fluviaux,
- le Syndicat national des personnels des laboratoires et ateliers de prototypes des ponts et chaussées, puis des centres d'études techniques de l'équipement (CETE),
- le Syndicat national des personnels techniques et administratifs de l'Institut géographique national (IGN),
- le Syndicat national des phares et balises.
Lors de sa création, ses effectifs sont rattachés au ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Équipement, du Logement et du Tourisme. Elle fédère des syndicats nationaux, des unions syndicales, des syndicats de services et de sites. En 1977, elle décide la création d'unions fédérales dans chaque département. En 1979, quatre-vingt-cinq unions fédérales sont mises en place dans tous les départements (2).
En 1978, un remaniement ministériel divise le ministère de l'Équipement en deux ministères, le ministère de l'Environnement et du cadre de vie et le ministère des Transports. À la suite de cette restructuration, des services de l'ancien ministère de l'Environnement et de la Culture sont rattachés au ministère de l'Environnement et du cadre de vie. Une nouvelle répartition des adhérents des syndicats CGT de l'environnement est organisée. Le Syndicat CGT de l'Environnement qui regroupait le personnel de la direction de l'Environnement est dissous et ses adhérents intégrés au SNPTAS. Les adhérents CGT des Agences des bâtiments de France et de la Direction de l'architecture qui venaient du Syndicat général des affaires culturelles adhérent à la FEN-CGT rejoignent également le SNPTAS.
En mars 1978, est créé le Syndicat général des personnels des unités pédagogiques d'architecture (SGPUPA-CGT) qui va s'affilier à la Fédération de l'équipement ainsi que le Syndicat de l'Office national des forêts CGT(3).
En avril 1983, la Fédération de l'équipement crée une structure syndicale pour ses cadres, l'Union fédérale des ingénieurs, cadres et techniciens (UFICT). Au cours de la même année, deux nouveaux syndicats CGT de l'équipement sont constitués et adhèrent à l'UFICT :
- le Syndicat CGT du Conseil d'architecture, d'urbanisme, de l'environnement
- le Syndicat national des agences d'urbanisme.
Le secteur traditionnel de l'équipement connaitra de profondes mutations lors des décennies suivantes. Ses effectifs seront répartis sur plusieurs ministères pour permettre la mise en œuvre de la décentralisation et la déconcentration des services de l'État. L'influence croissante de l'environnement bouscule la culture traditionnelle du secteur de l'équipement. De nouvelles valeurs se mettent en place.
En 1989, la Fédération nationale CGT de l'équipement devient Fédération nationale de l'équipement et de l'environnement (FNEE-CGT). Son nouveau titre consacre l'action syndicale de ses adhérents CGT des services du ministère de l'Environnement et des organismes sous tutelles. Depuis 1979, le personnel de l'Environnement est rattaché pour sa gestion à la Direction du personnel de l'Équipement. Des unions fédérales Environnement seront créées par la suite afin de coordonner l'activité des syndicats. Les politiques de modernisation des services publics et les fusions des administrations ne seront pas sans conséquence sur les corps de métiers de l'équipement. Des oppositions latentes émergent et fracturent durablement le fonctionnement interne de cette grande fédération.
En 1991, trois de ses syndicats de masse convoquent auprès de la CGT le 8e congrès extraordinaire fédéral (4). Ils contestent l'autorité de la direction fédérale et s'opposent à un projet de réforme statutaire qui préconise de donner une prépondérance aux unions fédérales (5) au détriment des syndicats nationaux. Au cours de ce congrès, une nouvelle direction fédérale est élue. Denis Glasson succède à Jean-Claude Boual, secrétaire général sortant ayant été à la tête de la fédération de l'équipement de 1975 à 1991. Un mois avant la tenue de ce congrès extraordinaire, la direction fédérale, en accord avec le Syndicat national des personnels techniques, administratifs et de services (SNPTAS), crée successivement deux unions nationales : l'Union nationale des syndicats transports et mer, puis l'Union nationale de syndicats CGT de l'équipement et de l'environnement (USEE). La première union ne verra pas le jour et sera vite remplacée par la seconde. La création de ces deux unions, les 13 et 21 mai, est tenue secrète jusqu'à l'élection de la nouvelle direction fédérale en juin 1991. Les membres de la direction du SNPTAS assumeront les principaux postes.
Considérée comme dissidente et en concurrence avec la Fédération, l'USEE est désavouée par la nouvelle direction fédérale et par la CGT(6). L'USEE-SNPTAS consomme sa rupture avec la Fédération par un refus de travail en commun, en s'abstenant d'assister au congrès fédéral, de proposer des candidatures aux organismes de direction et de payer ses cotisations tout en se réclamant de la CGT.
Afin de contourner le blocage de l'action syndicale dans le secteur des ingénieurs, cadres et techniciens (ICT), la direction fédérale dissout l'UFICT, en 1997, qu'elle considère comme une organisation « spécifique » (7) au SNPTAS. L'UFICT est remplacée(8) par un collectif fédéral des ICT qui devient, en 1998, l'Organisation fédérale des ingénieurs, cadres et techniciens (OFICT) ayant ses propres statuts et sa publication Échanges. Ce conflit a eu pour conséquence la dispersion et la perte d'une partie des archives fédérales, notamment les archives comptables, les fichiers des adhérents et autres documents d'archives.
Ce n'est qu'au congrès fédéral de 2003 que le SNPTAS réintègre la FNEE-CGT avec un passif financier dû à la Fédération.
Actuellement, la FNEE-CGT regroupe les organisations syndicales CGT des personnels actifs et retraités relevant du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère des Transports ainsi que du ministère de la Cohésion des territoires.
Notes :
1. Cf. le site de la Fédération, rubrique historique de la fédération : http://www.equipementcgt.fr et le dossier 528J/1.
2. CF. Le bulletin Équipement information spécial congrès, n°50 septembre 1979, p.13, congrès de 1979, 528J/9.
3. Cf. Rapport d'activité du congrès de 1979, 528J/9.
4. Les trois syndicats opposants sont :
- Syndicat national des personnels techniques et de travaux de l'équipement (SNPTTE),
- Syndicat national des parcs de matériel et d'entretien des routes et autoroutes, des bases aériennes, des ateliers maritimes et fluviaux du service de l'équipement (SNOPA),
- Union des syndicats des services d'études et de recherches de l'équipement (USSER).
Ces trois syndicats étaient soutenus par l'Union générale des fédérations de fonctionnaires (UGFF) et par Henri Krasucki, alors secrétaire général de la CGT. Cf. le congrès fédéral extraordinaire de 1991, 528J/13.
5. Cf. Le bulletin Ensemble, numéro spécial congrès avril 1991, 528J/13.
6. Cf. Le courrier du militant n° 561 du 16 décembre 1991, p. 2, 528J/13.
7. Cf. Échanges, bulletin n° 7, octobre 1997, 528J/116.
8. L'UFICT Équipement-Environnement, le Syndicat national des écoles d'architecture et le SNPTAS sont les syndicats dissidents à la direction fédérale élue au congrès de 1991.