Fils de Gaston Besse, cheminot de souche rurale, et de Germaine Besse (née Roche), couturière, Guy Besse naît le 25 novembre 1919 à Buisson-de-Cadouin (Dordogne). Il suit des études primaires à Saint-Sylvestre (Lot-et-Garonne) et à Larche (Corrèze), et poursuit sa scolarité au collège de Brive (1931-1933) puis au lycée de Périgueux (1933-1938).
À Périgueux, Guy Besse se mêle au combat antifasciste. Il assiste, avec son père, à un meeting de Maurice Thorez en 1935 et prête, le 14 juillet 1936, le serment de fidélité au Front populaire. Cet antifascisme puise ses sources dans l'environnement familial : son père vote socialiste, parfois communiste ; son oncle, cheminot pivertiste à Dieppe, lui fait lire pour la première fois l'Humanité. Guy Besse est aussi profondément marqué par l'œuvre d'Henri Barbusse, auquel il reste attaché jusqu'à la fin de ses jours.
Après son baccalauréat, Guy Besse entre en première supérieure au lycée de Bordeaux (1938-1940), où il excelle en philosophie (avec, comme professeur, Louis Lavelle) et en histoire. En 1940-1941, devant gagner sa vie, il est « pion » au lycée du Puy-en-Velay et « premier collé » au concours d'entrée à l'ENS. Il fait ensuite une année de khâgne à Lyon (1941-1942 avec, comme professeur, Jean Lacroix) et termine sa licence de philosophie.
À la fin de 1942, Guy Besse s'engage dans la Résistance. Il est l'un des créateurs et animateurs du « Comité interfac » lyonnais, contre le Service du travail obligatoire (STO) et pour l'aide aux étudiants qui désirent rejoindre un maquis. En vacances à Périgueux, il adhère en juin 1943 aux jeunesses communistes (JC) et y déploie une activité de propagande. Dénoncé, et sous la menace d'un mandat d'amener, Guy Besse plonge dans la clandestinité à Saint-Chamant (Corrèze), où il fait la connaissance d'André Malraux. Il aide le responsable local du Parti communiste français (PCF), Naudoux, à diffuser le matériel de propagande, et le responsable de la Jeunesse communiste (JC), Henri Mas-Béquart, à ravitailler les maquis. En décembre 1943, il revient à Lyon. Le responsable des étudiants communistes, Roger Crumières, lui confie la responsabilité du Front national étudiant (FNE). Sous le pseudonyme de César, il noue de solides relations avec de jeunes militants catholiques (créateurs des Jeunes chrétiens combattants) et représente le FNE au sein de l'Union des étudiants patriotes (UEP).
Après la Libération, durant l'automne 1944, Guy Besse est secrétaire de l'Union des étudiants communistes (UEC) et de l'UEP du Rhône. Il adhère au PCF en février 1945 dans le 5ème arrondissement de Paris. Ce même mois, la direction des JC le nomme secrétaire national des Étudiants communistes et, à ce titre, membre du bureau national des JC.
Ayant réussi l'agrégation de philosophie, Guy Besse est nommé professeur à Saint-Étienne (1945-1946), où il est secrétaire départemental de l'Union nationale des intellectuels et l'un des créateurs-animateurs de l'Université du travail (avec Jean Bouvier). En 1946-1947, il enseigne à Bourges, où il crée aussi une Université du travail et anime l'Union française universitaire (UFU). Le 5 juin 1947, à Paris, il se marie avec la militante communiste Annie Juliette Becker, qui sera connue comme historienne sous le nom d'Annie Kriegel. Il divorce en juin 1954 et se remarie le 12 février 1955 à Nantes avec l'artiste plasticienne Monique Lairet, connue sous le nom de Monique Arradon.
De 1947 à 1964, Guy Besse est professeur de philosophie à l'École normale d'instituteurs de la Seine, à Auteuil. En 1948, toujours membre du comité national de l'Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF), il participe au Festival de la jeunesse à Prague. Par ailleurs, il est intégré par Étienne Fajon à la section du travail idéologique du PCF et appartient avec Francis Cohen, Pierre Daix, Jean Kanapa, Victor Leduc, à la petite équipe qui seconde Laurent Casanova. Les Cahiers du communisme publient, en 1948, deux de ses articles : « L'impérialisme américain menace l'Université française » et « Contre les idéologies de faillite. » Dès cette année, il intervient dans deux domaines et à un double niveau : dans celui de l'école et de la lutte idéologique, dans le syndicalisme enseignant et dans les cercles dirigeants du PCF. Il participe au premier congrès de la Fédération de l'éducation nationale (FEN), en juillet 1949, et intervient à deux reprises, sur la pédagogie, en insistant sur la primauté du contenu de l'enseignement sur les méthodes, et sur la défense de la paix. Fin 1949, La Nouvelle critique publie un article, « Instituteurs et classe ouvrière », où il s'affirme comme le porte-parole autorisé du PCF sur la question de l'alliance des enseignants du primaire et du peuple communiste. En 1950, il est, avec Jean Kanapa, l'un des fondateurs du Cercle d'études des philosophes communistes. De 1950 à 1955, il est secrétaire général de l'UFU. Il participe à la création en octobre 1951 de L'École et la Nation, et y publie à la fin de l'année une série d'articles : « Une enquête sur l'École soviétique. La véritable école nouvelle ». Il entre dans l'équipe de La Pensée. En avril 1953, il intervient dans la campagne contre Célestin Freinet (« Remarques sur un édito de Freinet ») et présente un rapport sur Freinet et les communistes lors de la réunion de la commission nationale de l'enseignement du PCF. Durant toute cette période, il donne de nombreux cours de philosophie, tant à l'Université nouvelle qu'à l'école centrale du PCF. En 1954, avec Maurice Caveing, il rédige les Principes fondamentaux de la philosophie, dont la première mouture avait été l'œuvre de Georges Politzer et qui deviendra l'ouvrage de référence pour les écoles et les stages du parti. En 1955, il succède à Joseph Ducroux à la tête des Éditions sociales. Par ailleurs, il est l'un des initiateurs du « Mouvement des 150 », mouvement pacifiste, qui le délègue à Moscou en septembre 1951 (avec Henri Pouget, Jean Bouvier, Lucie Aubrac et deux socialistes).
En 1954, il apparaît comme l'un des responsables communistes des enseignants du supérieur et des chercheurs. Le secrétariat du 8 novembre 1954 note : « Besse doit discuter avec les communistes sur les questions qui se posent au CNRS ». Son autorité politique s'applique particulièrement aux professeurs des écoles normales. Son entrée au comité central, en 1956 (comme suppléant puis comme titulaire en 1959), renforce son rôle, puis son arrivée au bureau politique en 1967 en fait un acteur majeur du débat théorique et politique avec Roger Garaudy. Lors du comité central d'Argenteuil de 1966, il participe à la rédaction des résolutions finales avec Henri Krasucki, Jean Suret-Canal et Jacques Chambaz.
En mars 1970, il remplace Roger Garaudy à la tête du Centre d'études et de recherches marxistes (CERM), mais la coordination des activités de ce centre avec celles de l'Institut Maurice Thorez est placée sous la responsabilité de Roland Leroy. Le fonds d'archives Gaston Plissonnier montre un Guy Besse particulièrement actif dans « l'affaire » Politique aujourd'hui, vécue par le responsable communiste comme une entreprise concurrente.
Son départ du bureau politique en 1979 peut être diversement interprété. Il sanctionne peut-être la difficulté à maîtriser la montée de contestation chez les intellectuels communistes, Francette Lazard étant nommée à la tête de l'Institut de recherches marxistes (IRM). Guy Besse poursuit alors son enseignement de la philosophie à l'université de Caen et se consacre aux Lumières, particulièrement à Jean-Jacques Rousseau. Il se retire ensuite dans le Morbihan, où il décède le 16 février 2004.
Source :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article16589, notice Besse Guy, Antonin par Claude Pennetier, Claude Willard, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 8 janvier 2010.