Ce fonds, qui représente un volume de deux mètres linéaires et couvre la période 1929-2002, rassemble la volumineuse correspondance privée échangée de façon suivie entre Paul Berger et Étienne Camy-Peyret de 1958 à 2002, à l'exception de la période 1965-1971 qui - selon Paul Berger - a donné lieu à une correspondance peu abondante et quasiment pas conservée. Les années 1972 à 1993 sont les plus représentées, avec un véritable pic quantitatif pour la période 1979-1981. Les documents sont classés chronologiquement par année et par mois.
Outre sa longévité, cette correspondance présente une particularité: elle est souvent enrichie par l'adjonction de documents divers ayant trait aux échanges en cours entre les deux hommes. On trouve ainsi, avec les courriers stricto sensu, des documents syndicaux (bulletins, circulaires, tracts), des notes manuscrites, des comptes rendus de réunions, des coupures de presse, des copies de correspondance avec d'autres responsables syndicaux, des reproductions de documents officiels ou syndicaux anciens relatifs à l'histoire de l'enseignement.
Cela confère un intérêt doublement original à ce fonds:
En premier lieu, pour une connaissance du contexte et des enjeux du syndicalisme enseignant, plus particulièrement dans le secondaire. Au sein de la FEN, qui connaît alors une évolution des équilibres entre catégories professionnelles d'enseignants et des rapports de forces internes, avec une répercussion de la concurrence politique entre le Parti communiste et le Parti socialiste dans le processus d'union de la gauche. Au sein du SNES, où les échanges et les débats de direction sur les orientations et leur mise en œuvre peuvent se traduire par des questions de pouvoir ou des oppositions de personnes (comme lors de l'élection d'Étienne Camy-Peyret comme secrétaire général du SNES en 1971, ou dans la perspective de son départ en 1981).
L'amitié et la confiance qui lient manifestement Paul Berger et Étienne Camy-Peyret les amènent à s'exprimer franchement et directement, sans précautions oratoires sur tous ces sujets. Elles permettent aussi qu'Étienne Camy-Peyret fasse part de façon détaillée d'informations connues de lui du fait des ses responsabilités à la FEN et au SNES, sous la forme de procès-verbaux de réunions, de comptes rendus d'entretiens ou de rencontres, de copies de correspondance.
Ensuite, pour la connaissance de la personnalité d'Étienne Camy-Peyret qui occupe paradoxalement une place majeure dans cet échange à deux voix. Un premier facteur du déséquilibre tient visiblement à la fréquence avec laquelle il rédige des courriers. Un second découle certainement de son statut de dirigeant national qui l'instaure durablement comme source d'information privilégiée. Un troisième réside dans la confiance mutuelle qui marque les échanges et qui amène Étienne Camy-Peyret à adresser systématiquement à Paul Berger des copies du journal hebdomadaire dans lequel il revient, de 1975 et 1992, sur l'ensemble de ses activités et préoccupations quotidiennes.
Les archives personnelles d'Étienne Camy-Peyret n'ayant pas été conservée par sa famille, il s'agit là de la seule trace qui en subsiste. Paul Berger a voulu que cette manifestation d'une longue amitié personnelle à son égard puisse également constituer une source disponible pour la recherche historique.
Par respect pour les personnalités et leurs familles qui sont évoquées nommément dans cette correspondance, Paul Berger a choisi de conditionner la communication du fonds à son autorisation préalable.