Présentation du fonds

Historique de la conservation

Le fonds était conservé au siège de la fédération, rue Jules-Breton (Paris, 13e arrondissement) jusqu'à l'installation de celle-ci dans le nouveau complexe immobilier de la CGT à Montreuil-sous-Bois en 1982. Les archives y furent alors conservées dans un magasin en sous-sol dédié, équipé de...

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Le fonds était conservé au siège de la fédération, rue Jules-Breton (Paris, 13e arrondissement) jusqu'à l'installation de celle-ci dans le nouveau complexe immobilier de la CGT à Montreuil-sous-Bois en 1982. Les archives y furent alors conservées dans un magasin en sous-sol dédié, équipé de rayonnages mobiles. La prise en charge matérielle par les Archives départementales a eu lieu en 2020.

 

• Présentation du producteur

  La Fédération française des travailleurs du livre (FFTL) prend la suite d'une première « Fédération des ouvriers typographes français et des industries similaires » fondée en 1881, avant même l'autorisation légale de constituer des syndicats de salariés promulguée en France en 1884. La nouvelle...

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  La Fédération française des travailleurs du livre (FFTL) prend la suite d'une première « Fédération des ouvriers typographes français et des industries similaires » fondée en 1881, avant même l'autorisation légale de constituer des syndicats de salariés promulguée en France en 1884. La nouvelle dénomination lui est attribuée en 1885 et perdure jusqu'en 1986, date à laquelle une réunification des structures professionnelles de la CGT dans les industries de l'imprimerie et du papier aboutit à la création de la nouvelle « Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication » (FILPAC CGT) qui existe toujours. Cette dernière a logiquement hérité des archives de sa devancière.

   

  L'histoire de la FFTL est à la fois longue et relativement complexe. Longue, car centenaire elle-même, l'organisation est également l'héritière de structures plus anciennes : sociétés de secours mutuels et syndicats corporatifs. Complexe, car son périmètre institutionnel fluctue à plusieurs reprises, au gré des équilibres trouvés dans la tension permanente entre la logique d'identité corporative (voire politique entre 1925 et 1936) et le souci d'unité syndicale, qui traverse de façon récurrente les organisations syndicales de la CGT constituées dans leurs contextes professionnels spécifiques : industries typographiques, lithographiques, du papier.

   

  On a donc renoncé ici à la gageure d'une présentation historique synthétique en renvoyant aux nombreux travaux disponibles en la matière (cf. bibliographie), et choisi d'offrir seulement une liste de repères chronologiques visant à situer, dans les trois champs professionnels concernés, les étapes de cette histoire institutionnelle mouvante.

   

  Typographie

   

  16e siècle : premières confréries de compagnons typographes se réunissant sous forme d'assemblées et de banquets. Dissolution par une ordonnance de François Ier en 1539.

   

  1833 : création de la Société typographique de Nantes.

   

  1839 : création de la Société typographique parisienne et du tarif.

   

  2e moitié du 19e siècle : création en province de sociétés de secours mutuels promouvant la défense d'un barème régional des salaires (« tarif »).

   

  1881 : création de la Fédération des ouvriers typographes français et des industries similaires à Paris. Á Paris, des sociétés et syndicats professionnels subsistent et ne se fédéreront qu'ultérieurement.

   

  1884 : Auguste Keufer (1851-1924) devient secrétaire général de la fédération et le reste jusqu'en 1920.

   

  1885 : adoption par les syndicats fédérés de la dénomination Fédération française des travailleurs du livre (FFTL), regroupant 87 sections territoriales.

   

  1889 : création du Secrétariat typographique international.

   

  1895 : adhésion de la FFTL à la Confédération générale du travail (CGT) à la création de celle-ci.

   

  1914-1918 : durant toute la durée de la Première Guerre mondiale, la FFTL réduit ses activités aux relations avec ses adhérents mobilisés et non mobilisés.

   

  1920 : Claude Liochon (1880-1941) devient secrétaire général de la fédération et le reste jusqu'en 1941.

   

  1922 : conséquence de la scission de la CGT entre « confédérés » et « unitaires », scission à la FFTL et création de la Fédération unitaire des travailleurs du livre (FUL).

   

  1925 : création de la Fédération unitaire du livre et du papier carton (FULP).

   

  1936 : réunification de la FFTL et de la FULP.

   

  1941 : signature de la Charte du travail par la FFTL.

   

  1944 : Édouard Ehni (1900-1963) devient secrétaire général de la fédération et le reste jusqu'en 1963.

   

  1948 : dans le contexte de la scission de la CGT en 1947, qui aboutit à la création de la CGT - Force ouvrière (FO), référendum interne dont le résultat préserve l'unité de la FFTL et confirme son affiliation à la CGT.

   

   

  Lithographie

   

  1838 : création de la Société de secours mutuels des ouvriers lithographes.

   

  1864 : fondation de la Société de résistance et de solidarité des imprimeurs lithographes de la Seine.

   

  c. 1865 : fondation de l'Union.

   

  1868 : création de la Société de solidarité et de prévoyance lithographique.

   

  1872 : rapprochement des organisations précédentes dans l'Union typographique, devenue Fédération lithographique parisienne.

   

  1889 : création de la Fédération lithographique française.

   

  1900 : adhésion de la Fédération lithographique à la Confédération générale du travail (CGT).

   

  1920 : fusion de la Fédération lithographique (et du papier) dans la Fédération du livre.

   

   

  Papier

   

  1898 (ou 1900 selon les sources) : création de la Fédération des industries du papier qui adhère à la CGT.

   

  1914 : fusion de la Fédération du papier dans la Fédération de la lithographie et du papier.

   

  1920 : reprise d'autonomie de certains salariés dans une Fédération des fabricants et des transformateurs de papier.

   

  1925 : fusion de la Fédération du papier dans la Fédération unitaire du livre et du papier carton (FULP).

   

   

  Livre et papier

   

  15 mai 1986 : création de la Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication (FILPAC CGT), par fusion de la Fédération CGT du livre (FFTL) et de la Fédération CGT du papier carton lors du congrès tenu dans le domaine de Bombannes (commune de Carcans, Gironde).

   

• Présentation du contenu

  Ce premier dépôt de la FILPAC a porté sur la partie la plus ancienne des archives, celles produites durant la période courant des origines de la fédération à la fin du XIXe siècle jusqu'à l'année 1948, date d'une consultation interne marquante dans son histoire : un référendum interne qui acte...

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  Ce premier dépôt de la FILPAC a porté sur la partie la plus ancienne des archives, celles produites durant la période courant des origines de la fédération à la fin du XIXe siècle jusqu'à l'année 1948, date d'une consultation interne marquante dans son histoire : un référendum interne qui acte le refus de répercuter dans la FFTL la scission advenue au plan confédéral entre CGT et CGT-FO, en même temps que la volonté de maintenir l'affiliation de la fédération à la CGT (cote 560J/240). Ce séquençage chronologique souffre d'inévitables dépassements, car les dossiers sont rarement clôturés par année civile et on a tâché d'éviter le démembrement de dossiers constitués ou de séries suivies, comme celle touchant aux relations avec les sections locales (cotes 560J/627-1009), par exemple.

   

  Le fonds est structuré en cinq sous-ensembles principaux.

   

  Le premier (cotes 560J/1-26) rassemble les archives de différentes organisations syndicales historiques des métiers du livre et de l'imprimerie, actives de la fin du XIXe siècle à la fin des années 1930. Il donne à voir la diversité de structures constituées dans des logiques corporatives spécifiques (typographie, lithographie, papier-carton) ou résultant de circonstances politiques comme avec la scission donnant lieu en 1922 à la constitution de la Fédération unitaire des travailleurs du livre, de sensibilité communiste, jusqu'à la réunification de 1936.  

   

  Le second (cotes 560J/27-1065), le plus volumineux, est constitué des archives de la Fédération des ouvriers typographes français et des industries similaires créée en 1881, devenue en 1885 la Fédération française des travailleurs du livre (FFTL). Son périmètre couvre en principe la période qui court de la genèse de la fédération jusqu'à la consultation interne de 1948, mais intègre en pratique des documents plus récents pour les raisons indiquées précédemment. Il concerne majoritairement le fonctionnement des instances de direction de la fédération et, avec une belle continuité chronologique, le suivi nominatif des adhérents et les relations avec l'ensemble des sections syndicales locales organisées dans le pays.

   

  Le troisième (cotes 560J/1066-1120), lacunaire, regroupe des dossiers de travail constitués par Auguste Keufer, secrétaire général de la FFTL entre 1884 et 1920. Leur contenu permet d'identifier, à travers les centres d'intérêt de ce dirigeant historique, les enjeux syndicaux, professionnels et sociaux de la période. Ils témoignent aussi de l'importance de son investissement ès qualité dans des structures institutionnelles, en particulier dépendantes du ministère du Travail, comme le Conseil supérieur du travail.

   

  Le quatrième (cotes 560J/1121-1132) résulte d'une collecte documentaire à vocation historique. On y trouve en particulier une riche série de brochures (statuts, tarifs salariaux) documentant l'apparition progressive de sociétés de secours mutuels et de syndicats professionnels des métiers de l'imprimerie, en région parisienne, en province et même à l'étranger, sur une période courant du milieu du XIXe siècle au milieu du XXe siècle.

   

  Le cinquième (cotes 560J/1133-1167) rassemble plusieurs collections de publications périodiques éditées par des organisations syndicales du livre, dont la FFTL, qui complètent utilement les archives stricto sensu.

   

  Le sixième (cote 560J/1168) et le septième (cote 560J/1169) accueillent respectivement quelques affiches et des documents isolés extérieurs aux dossiers constitués.

   

• Tris et éliminations

  Le fonds déposé se limite au périmètre institutionnel de la FFTL et des organisations syndicales des métiers de l'imprimerie. Cela a amené à ne pas retenir les documents CGT de nature confédérale (travaux des congrès nationaux, journal La Voix du peuple), conservés par ailleurs à l'Institut CGT...

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  Le fonds déposé se limite au périmètre institutionnel de la FFTL et des organisations syndicales des métiers de l'imprimerie. Cela a amené à ne pas retenir les documents CGT de nature confédérale (travaux des congrès nationaux, journal La Voix du peuple), conservés par ailleurs à l'Institut CGT d'histoire sociale, les publications des organisations patronales d'imprimeurs (Bulletin de l'Union des maîtres imprimeurs de France), des périodiques édités par le PCF (l'Humanité, France nouvelle), tout comme la littérature professionnelle et technique, malgré leur intérêt patrimonial. Chaque fois que possible, les documents ont été conservés en deux exemplaires, mais les exemplaires supplémentaires ont été laissés dans les locaux de la FILPAC.

   

• Mode de classement

  Une approche organique, respectueuse des structures internes et du mode de fonctionnement du producteur des archives, a été classiquement retenue. Elle a été compliquée par la présence d'archives émanant d'organisations syndicales antérieures, contemporaines, voire affiliées à la FFTL. Par...

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  Une approche organique, respectueuse des structures internes et du mode de fonctionnement du producteur des archives, a été classiquement retenue. Elle a été compliquée par la présence d'archives émanant d'organisations syndicales antérieures, contemporaines, voire affiliées à la FFTL. Par ailleurs, les dossiers de travail constitués par Auguste Keufer, secrétaire général de la fédération, ont été maintenus dans une série constitutive du fonds et pas distingués comme un fonds personnel spécifique. Ce choix a été motivé par le fait que sa correspondance reçue, par exemple, est bien partie intégrante, avec celle de son successeur Claude Liochon, des dossiers de correspondance adressée à l'organisation durant cette période.

   

• Modalités d'accès

  Libre après un délai de 25 ans, à l'exception des documents contenant des données personnelles auxquels s'applique un délai de 50 ans.

• Modalités de reproductions

  Sur autorisation du déposant.

• Instruments de recherche

  Répertoire en format PDF

• Bibliographie

  AUBLANC (Jean-Jacques), La lutte pour l'application de la journée de huit heures dans le livre, mémoire de DES, Université de Paris 1, 1972, 320 p.

   

  AURAIN (Xavier), Histoire du plus ancien syndicat ouvrier français : le syndicat du livre de Nantes. Un cent-cinquantenaire, 1833-1983, Nantes,...

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  AUBLANC (Jean-Jacques), La lutte pour l'application de la journée de huit heures dans le livre, mémoire de DES, Université de Paris 1, 1972, 320 p.

   

  AURAIN (Xavier), Histoire du plus ancien syndicat ouvrier français : le syndicat du livre de Nantes. Un cent-cinquantenaire, 1833-1983, Nantes, Imprimeries de l'Atlantique, 1982, 134 p.

   

  BIRCK (Françoise), Le Livre nancéien 1879-1982 : Centenaire de la Fédération française du livre CGT, Nancy, LEP Cyfflé, 1983, 126 p.

   

  BOUJU (Marie-Cécile), « La Bibliothèque des arts graphiques : être utile (1929-1983) », Cahiers d'histoire, revue d'histoire critique, n° 138, 2018, pp. 99-113.

   

  CARFANTAN (Jade), Les femmes grévistes dans l'imprimerie entre 1900 et 1914, mémoire de master 1 Archives, Université Paris 8, 2021, 73 p.

   

  Carnets de Joseph Mairet, ouvrier typographe, Paris, Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication, 1995, 445 p.

   

  CHARLIER (Sylvie), Les ouvriers du livre parisien et leurs syndicats CGT dans la crise des années trente, thèse, Université Paris 8, 2006, 378 p.

   

  CHAUVET (Paul), Les ouvriers du livre en France. Des origines à la Révolution de 1789, Paris, PUF, 1959, 524 p.

   

  CHAUVET (Paul), Les ouvriers du livre en France. De 1789 à la constitution de la Fédération française des travailleurs du livre, Paris, Éditions Marcel Rivière, 1964, 717 p.

   

  CHAUVET (Paul), Les ouvriers du livre et du journal : la Fédération française des travailleurs du livre, Paris, Éditions ouvrières, 1971, 346 p.

   

  CHAUVET (Paul), Un centenaire historique dans le livre, Paris, Fédération française des travailleurs du livre, 1981, 172 p.

   

  DÉDAME (Roger), FIL et PAC, Paris, Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication, 2 tomes, 1996.

  Tome 1 : Différences et similitudes, 228 p.

  Tome 2 : L'un ne va plus sans l'autre, 231 p.

   

  DÉDAME (Roger), Une histoire des syndicats du Livre : ou les avatars du corporatisme dans la CGT, Paris, Les Indes savantes, 2010, 419 p.

   

  DÉDAME (Roger), Le Syndicat du livre-CGT et les travailleurs des imprimeries parisiennes, Paris, Les Indes savantes, 2012, 426 p.

   

  DEVRIENDT (Élisabeth), La chambre syndicale typographique parisienne de 1919 à 1939, mémoire de maîtrise, Université de Paris I, 1979, 350 p.

   

  GHILINI (Johann), La Fédération française des travailleurs du livre face à la scission de la CGT, 1947-1948, mémoire de maîtrise, Université de Paris 1, 1996, 159 p.

   

  LE CROM (Jean-Pierre), « La Fédération du livre face au régime de Vichy », Le Mouvement social, n°189, 1999, pp. 7-26.

   

  NORGUEZ (Marc) (dir.), Les ouvriers du livre au XIXe siècle : luttes sociales et révolutions (1848-1871), Paris, Les Indes savantes, 2021, 194 p.

   

  NORGUEZ (Marc), « Le syndicalisme du livre dans les années 1970-1990 » in Béroud (Sophie), Bressol (Élyane), Pelisse (Jérôme), Pigenet (Michel) (dir.), La CGT (1975-1995) : Un syndicalisme à l'épreuve des crises, Nancy, Arbre bleu éditions, 2019, pp. 457-468.

   

  REBÉRIOUX (Madeleine), Les ouvriers du livre et leur fédération. Un centenaire, 1881-1981, Paris, Messidor/Temps actuels, 1981, 237 p.

   

  TINELLI (Léon), Les travailleurs du livre dans le mouvement ouvrier, Mulhouse, Syndicat CGT du livre, 1981, 169 p.

   

   

   

  Sitographie : notices biographiques des secrétaires généraux de la Fédération du livre pour la période couverte par le fonds dans Le Maitron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier mouvement social (consultées le 27 juillet 2021).

   

  Auguste Keufer : https://maitron.fr/spip.php?article97327, version mise en ligne le 2 novembre 2010, dernière modification le 24 mars 2020.

   

  Claude Liochon : https://maitron.fr/spip.php?article118633, par Henri Dubief, version mise en ligne le 24 novembre 2010, dernière modification le 24 mars 2020.

   

  Édouard Ehni : https://maitron.fr/spip.php?article23627, par Jean Maitron, Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 6 novembre 2008, dernière modification le 24 mars 2020.

   

• Modalités d'entrée

  Dépôt dans le cadre de la convention passée en 1993 entre l'Institut CGT d'histoire sociale et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, renouvelée en 2018.